![]() Maider Fortuné [Performance, Fr] Maïder Fortuné vit et travaille à Paris. Nourri d’une pratique approfondie du mouvement, son travail interroge les instances d’apparition du geste. Au delà de l ’efficacité attendue de l ’agir et du faire, le corps cherche l’ espace d un geste dans lequel il n ’est plus question de produire mais d ’assumer , de supporter une physicalité poreuse. Le principe de mouvement qui fonde chaque corps y révèle une instabilité, le glissement de l’emprise, la dissolution du définitif de la saisie. Des recoins et fissures d’un corps moule sourd un corps souterrain, une matière en devenir qui donne sa forme comme perpétuel accident. Au travers de mises en scènes épurées, de mouvements ténus attentifs aux fluctuations de l’ infime se dessine un imaginaire à la lisière du fantastique. Les installations vidéos, ensemble de diverses projections, élaborent à l ’aide d’un important traitement numérique de l’image, les fictions de présences corporelles énigmatiques, présences virtuelles étrangement incarnées dans l ’espace de monstration. Dans une obscurité quasi totale, le spectateur est immergé au coeur d’ univers obsessionnels aux règles autonomes. Avec une attention toute particulière, l ’image inquiète, en s’y ajustant, l ’espace architectural jusqu’à en dissoudre les contours. Les performances déclinent le même souci de déstabilisation, désir de susciter une perception en décalage avec des habitudes réflexes. Dans une temporalité qui semble retenue sur son axe vertical, le corps expose une fragilité quasi magique mais consciente de ses moyens. Dispositifs d ’adresse, de corps à corps, ses oeuvres proposent l’expérimentation d ’une physicalité a traverser. TOTEM vidéo 10’ 2001 EVERYTHING IS GOING TO BE ALRIGHT vidéo 7 ’ 2003 Au delà de la violente contrainte spatiale qui lui est imposé, le corps semble faire l’expérience de son inaliénable créativité. Le mouvement ne se répète jamais, chaque rebond invente un autre corps, une autre ascension et chute, un autre axe de déplacement possible. Et c’est comme si le regard progressivement pris d’hypnose voyait se dessiner, somme de tous ces changements sur les axes de coordonnées spatiales, un point, qui serait celui d’une suspension mobile : entre haut et bas, droite et gauche, proche et lointain, le pont de croisée des possibles trajets, le point d’un vol, immobile mobilité. <Retour |
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